Nakadai Saiga
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 |  Sujet: Rencontre autour d'une image... (Im Mayu)  Sam 6 Fév - 14:34 | |
| 8h du matin
Saiga grondait tout en tout en cherchant sa tenue de motard pour s'habiller... une douche n'avait suffit pour le calmer. Un coup de fil l'avait réveillé à 5h du matin. Il avait eu la stupeur d'être réveillé Asashi Kimura... Grand reporter pour le journal de la télévision Publique. Il l'avertissait de la tenue d'une exposition consacrée aux grands reporters dans les pays en guerre... ou certaines de ses photos seraient exposées
Dans un semi sommeil, Saiga lui avait répondu qu'il était au courant et avait donné son accord. Après un instant de silence...
Asashi: Tu as autorisé l'exposition de toutes tes photos....
Cette phrase en suspend alluma un signal d'alarme dans le cerveau de Saiga...
Saïga: "De quoi est-ce que tu parles...?"
Asashi semblait chercher ses mots...
Asashi: Le vernissage a eut lieu hier... Je sais que tu as tourné la page sur tes travaux de l'époque... mais j'ai vu exposé une photo en format poster, extrêmement impressionnante et choquante...
Saiga était désormais assis...
Saïga:Tu parles de quelle photo...?
Mais il savait déjà la réponse...
Asashi: Celle que tu as prise il y a 10 ans en Birmanie... la lycéenne assassinée dans la rue...
Saiga fut à deux doigts de balancer le combiné contre le mur en face de lui.
Il fut pourtant surpris par le calme de sa voie
Saïga:Je vais rendre visite au directeur de la galerie...
Il allait raccrocher de rage, puis se souvient qu'Asahi était ce qui se rapprochait le plus d'un ami...
Saïga:Merci Asashi... Je tacherais de ne pas finir ma journée au poste de police...
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10h du matin
Saiga avait enjambé sa moto et roulait à vive allure. Il ignorait encore comment il allait réagir. Il avait formellement interdit l'exposition de cette photo. Il trouva une place dans le parking face à l'immeuble moderne. En grandes enjambées, il passa devant le portier sans un regard. Ce dernier ne cacha pas sa surprise devant ce grand type en jeans, boots de motard et blousons d'aviateur.
Il l'interpella, Saiga se tourna vers lui. Il balançait d'une main son casque de moto d'un air de dire...
Saïga:*Tu me contraries... et tu le reçois dans la gueule...*
L'hostilité de Saiga devait être palpable. Le portier se contenta de s'incliner par prudence... Et Saiga reprit sa marche entre les panneaux et longeait les murs exposant toutes les misères du monde...
Il stoppa nette en croisant un regard... qu'il n'avait plus croisé depuis des années... celui d'un assassin de 15 ans... et il souriait...
L'image faisait environs un mètre vingt sur un mètre vingt... Un parfait carré... Comme une fenêtre ouverte sur un bout de l'Enfer... Une bande d'ado portant des armes de poings et automatiques dont certaines devaient être aussi lourdes que celui la portait...
Ils entouraient le corps d'une très jeune fille, allongée sur le sol, les bras en croix... Ils avaient vidé leurs chargeurs sur ce corps fragile...
Saiga sentait une bouffée de chaleur lui monter à la tête. Toujours le signe avant coureur de ses colères. Il se tourna un peu trop brusquement pour rentrer en collision avec un petit corps beaucoup plus fragile que le sien. Qu'il rattrapa par pure réflexe...
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Im Mayu
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| | Sujet: Re: Rencontre autour d'une image... (Im Mayu) Dim 7 Fév - 22:18 | |
| Mayu – ... Trop tôt ! »
La blonde lança la phrase dans le vide intersidéral de sa chambre en marmonnant d'autres choses incompréhensibles (il valait sans doute mieux) tandis qu'elle appuyait un poing rageur sur le réveil qui avait eut la mauvaise idée de la réveiller à neuf heures du matin. Bon, vous me direz, pour une personne normalement constituée, c'était franchement pas la mer à boire, et d'ailleurs elle se levait beaucoup plus tôt que ça pour aller au boulot en semaine. Mais là, un samedi, juste après une soirée de débauche intensive, c'était juste impossible. Ce qui ne l'empêcha pas d'ouvrir un œil en s'étirant alors qu'à la suite, c'était son portable qui se mettait à vibrer et à déblatérer le message qu'elle avait eut l'idée stupide d'enregistrer :
Mayu Enregistrement – Eh quoi, déjà trop vieille pour te bouger le cul ? Tu te rappelle de l'exposition photo dédiés aux reporters de guerre ? T'as carrément pas envie de rater ça ma grande, des corps en charpie, des mômes violés dont les parents ont été tués sous leurs yeux, des gamins dressés l'arme au poing pour des choses qu'ils comprennent pas, des... »
Mayu – La ferme. »
Une grimace écœurée sur le visage, la japo-coréenne bondit comme un ressort pour se saisir de l'appareil et le couper aussi sec avant de le reposer nerveusement sur sa table de nuit. Sérieux, elle s'était pas éclatée à enregistrer ce truc, quoiqu'on puisse en penser, mais était juste consciente que la colère était une bonne méthode pour la faire bouger sans façon. Après, il fallait juste être capable d'assumer ses poings serrés et ses regards dénués d'émotion, mais c'était une autre paire de manches dont elle ne devrait s'occuper qu'une fois sa douche prise, ses vêtements enfilés, et sa porte fermée à clef. Elle s'appliqua même à faire les choses dans cet ordre, s'essuyant brièvement les cheveux et les laissant retomber en désordre sur son front et enfilant au passage un jean délavé, un pull blanc à col roulé assez large et une paire de basket avant de claquer l'entrée de son appartement pour prendre enfin la poudre d'escampette. Du reste, le fait de prendre un bus bondé rempli de personnages puants la sueur et le parfum bon marché ne fut pas si difficile qu'elle l'avait tout d'abord crus étant donné le reste de colère qui maintenant son taux d'adrénaline à une hauteur constante. Bon, il y avait bien eut ce gars un peu trop collant qui non content de s'être prit une baffe dans la gueule s'était vu remettre proprement en place. Ah, et cette adolescente mal lunée qui n'avait pas eut la décence de se lever pour laisser sa place à une dame enceinte au sourire tout ce qu'il y avait de plus enchanteur. Et bien entendu, les répliques bien senties accordées à cette dernière quand, sans gêne, elle avait retiré le coussin qu'elle cachait sous son t-shirt pour faire croire à sa grossesse. C'est donc avec un soupir carrément agacé que Mayu descendit du véhicule pour presser le pas vers la grande galerie d'art de Ginza, saluant le portier d'un signe de tête au passage bien que son visage gardait comme à son habitude un masque impassible.
Enfin. Enfin, elle allait pouvoir prendre conscience d'elle-même de tout ce qu'elle avait oublié. Sa vie dans la rue ? Rien à côté de la guerre et de ses horreurs, et la jeune femme le comprit en un instant, se figeant à l'entrée de la salle d'exposition en croisant un regard noir, déchiré entre ombres et lumières au centre d'un poster juste en face d'elle. Prise de conscience. Qu'avait-elle connu jusque là ? Ne valait-il pas mieux de ne pas avoir d'histoire quand on voyait que d'autres en avait une si terrible ? Le cœur de l'androgyne se serra douloureusement tandis que sa marche reprenait, la poussant à regarder tout autour d'elle, ne pouvant décemment pas retenir une petite grimace passagère sur son minois fin. Alors qu'autour les gens se contentaient de commenter les prises de vue, la lumière, toutes ces histoires qu'elle-même connaissait en détail pour être une professionnelle, elle-même ne voyait pas des photos. Elle voyait des êtres vivants. Des destins chamboulés. Des vies brisées. Son corps mince se stoppa à nouveau net face à un poster un peu plus grand que les autres, parfaitement carré, représentant des adolescents entourant une fragile jeune fille, les bras en croix comme dans une rédemption désespérée, les yeux grands ouverts... Alors qu'elle n'était plus en état de voir quoique ce soit. Ses prunelles étaient éteintes, ternes, et des larmes séchaient déjà le long de ses joues alors que les autres regardait le corps avec des sourires victorieux. Comprenaient-ils seulement leur geste ?
Sans comprendre exactement ce qui lui arrivait, Mayu fit un pas en avant, faisant une gracieuse esquive du corps de l'homme qui était lui-même planté devant la même photographie. Hors, au même instant, ce dernier bougea, détruisant les plans indéfinis de la photographe, qui se vit soudainement bousculée. Autant dire que n'étant pas préparée à ça, la blonde vacilla sur place, surprise. Pourtant, en moins de temps qu'il en faut pour le dire, un bras ferme se glissa derrière ses épaules, retenant sa course inévitable vers le sol, et après quelques secondes pendant lesquelles elle observa le visage qui lui faisait face, un peu plus haut qu'elle malgré sa taille déjà conséquente pour une asiatique, elle retrouva toute sa maîtrise et se recula d'un pas assuré, croisant aussitôt ses bras fins sous sa poitrine inexistante.
Mayu – Je peux comprendre que ça... » Elle désigna du menton l'image au mur. « ... Te mette dans tous tes états, mais tu pourrais pas faire attention quand tu décide de jouer au rhinocéros ? »
Malgré la réplique prononcée d'un ton railleur, même pas vexé en vérité, la demoiselle continua à dévisager l'homme, sans aucune gêne comme en témoignait son tutoiement naturel, plongeant son regard vairon si particulier dans ses prunelles aussi sombres qu'une nuit sans lune. Là, sans réfléchir plus avant, elle eut la présence d'esprit de se dire que ce visage lui disait quelque chose, avec son air dur, ses tempes battantes et ses cheveux à peine coiffés. D'un souffle, la jeune fille déplaça quelques mèches de devant ses propres yeux, penchant à peine la tête de côté pour continuer sa silencieuse inspection - Mieux valait réfléchir avant de s'énerver sur n'importe qui, et n'importe comment. Vu ses poings serrés, quelque chose clochait. Les sourcils de l'amnésique se froncèrent, approfondissant un peu plus son regard, source du malaise des gens qui la rencontraient habituellement.
Mayu – ... Tu es un des photographes, non ? » Silence, nouveau mouvement vers la photographie. « ... De celle-ci ? »
Vous avez crus quoi jusque là ? Que Mayu était bête comme ses pieds ? Noter chaque sentiment, chaque modification dans un regard, elle en avait fait son métier, et c'était justement ça qui avait réussi à la maintenir à une bonne place à Eien no Kaisha. Hors cet homme, qui qu'il soit, avait un lien avec ce qu'il se passait ici, plus intime que n'importe lequel des visiteurs ignorants de l'exposition. Oh, bien sûr, il y en avait qui s'y connaissaient, et d'autres plus fragiles étaient déjà ressortis, sans doute pour dégobiller leur petit déjeuner. Mais lui ne semblait pas être ce type de personne qui n'ose pas affronter la dure réalité de la vie, aussi se détendit-elle imperceptiblement. Cette expression, elle l'avait déjà vue sur le visage de bien d'autres personnes dans le métier. C'était l'image des illusions perdues, d'un secret qu'on veut cacher, d'une chose qu'on ne peut tout simplement pas accepter. Elle-même avait déjà fait cette tête en voyant les résultats de certaines de ses photographies que la boîte avait sélectionné pour une publication. Bref, se dit-elle en secouant très légèrement la tête. Elle avait déjà assez spéculé sur la situation, mieux valait attendre une réponse. Tant qu'il n'essayait pas de lui envoyer son poing dans la figure, évidemment. | |
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Nakadai Saiga
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| | Sujet: Re: Rencontre autour d'une image... (Im Mayu) Mer 10 Fév - 16:57 | |
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En temps normal, Saïga était un homme attentif au moindre détail, au moindre élément sortant de l'ordinaire. C'était presque une seconde nature. Son métier exigeait cette capacité et un regard acéré sur le détail même le plus léger... Mais allez savoir pourquoi... A cet instant, il était temporairement privé de cette lucidité... sans parce que son esprit était embrumé par la colère.
Alors quand il percuta le petit corps derrière lui, il n'identifia absolument pas une demoiselle... même en la tenant temporairement dans ses bras.
C'était un peu comme si un charme magique lui était dessus pour lui cacher l'évidence qu'un aveugle aurait réalisé.
Son regard fut accroché par une touffe de cheveux blonds s'agitaient sous son nez et une voix un peu trop aiguë...
Blondin: «Je peux comprendre que ça... ... Puisse te mette dans tous tes états, mais tu pourrais pas faire attention quand tu décides de jouer au rhinocéros ? »
Il baissa les yeux vers l'insolent. Le tutoiement l'agaçait déjà. Il n'aimait pas la familiarité et il ne n'avait jamais eu une attitude de "copain" avec les plus jeunes... il trouvait cela sans intérêt... Il trouvait la jeunesse terriblement vaine...
Puis il détailla l'étrange créature devant lui. Un très jeune homme, fin comme une fille... Saïga aurait du noter l'absence de pomme d'Adam sur la gorge parfaitement visible...
Il y a sans doute des évidences qui vous échappe quand vous êtes en colère...
Il se surpris à penser que ce jeune homme serait un modèle intéressant. Puis il chassa l'idée. Il détestait ces physiques androgynes ou aucune sexualité n'était vraiment claire... Il n'aimait pas l'ambiguïté. Et l'on aurait pu croire qu'un souffle d'air pouvait renverser ce gamin... Mais ces beautés éthérées avaient une cote incroyable auprès d'un public de tous les sexes.
Il allait écarter de son chemin le gamin efféminé et insolent quand...
Blondin:... Tu es un des photographes, non ? » Il eut un mouvement de la tête vers la photographie « ... De celle-ci ? »
Cette fois, Saïga était véritablement surpris. Il regarda l'androgyne dans les yeux comme si il existait vraiment à ses yeux pour la première fois.
Saïga: J'ignorais que cela était si visible...
Puis après un silence et un regard froid sur l'image...
Saïga: C'est bien moi qui ait pris cette photo... Il y a douze ans...
Pendant quelques secondes il revivait cette journée ou ces miliciens de 15 ans lui avaient ordonné de passer son chemin sans prendre de photo, ou ils prendraient sa tête... Ils avaient attaché à leur ceinture des machettes sanglantes.
Ils avaient assassiné des familles qui la veille encore étaient leurs voisins depuis des années...
Il avait pris cette photo parce qu'elle était interdite et qu'il était sans doute fou et que l'idée de la mort ne l'avait pas effleuré un seul instant...
Puis d'une voix éteinte...
Saïga: Je tenais l'appareil le long de ma cuisse... J'ai appuyé sans chercher à cadrer... C'était totalement du pure instinct...
Son regard s'apaisa quand le revint sur le "garçon"...
Saïga: Et toi petit... Pourquoi venir ici pour voir "ça"... Es-tu un modèle ...?
L'idée d'être devant un photographe ne lui traversa pas l'esprit.
Puis après un vague sourire...
Saïga: Tu es peut-être médium pour connaitre l'activité des gens rien qu'en leur rentrant dedans...
Il reporta mentalement le "meurtre" du directeur de la galerie pour une heure ou deux ... le temps de mesurer l'intérêt de cette... créature qui le regardait droit dans les yeux.
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