Chaud chaud les marrons [lee hee Ra]

Il est des moments où je me dis que j'aurais mieux fait de rester coucher, d'ignorer ce vieux téléphone portable qui me sert de réveille matin, d'oublier d'aller en cours ou de venir travailler. D'ailleurs à bien y réfléchir, c'est ce que je me dis tous les matins, mais tout les jours je m'exerce à user de mon esprit de contradiction histoire de me contredire de moi même, et bouger mes fesses de ce lit bien chaud qui est le mien. Tous les matins c'est pareil, toujours la même rengaine, je me lave, je m'habille, je sors le chien, je déjeune, je croise ma mère qui se lève, puis mon père qui rentre de sa nuit de boulot, puis j'attrape mes affaires avant de partir... C'est fou comme la routine me semble plus fatigante que le reste, peut être juste parce que c'est extrêmement ennuyant, lassant, mais de toute façon ce n'est pas non plus comme si j'avais le choix, n'est ce pas?! Ça fait déjà bien longtemps que j'ai arrêté de penser que les héros des manga, ou même des séries télés n'existaient pas, et toutes cette part de rêve il faut croire que je l'ai perdu en chemin, ce qui fait de mon imagination quelque chose d'assez limité, enfin la non plus je ne me plains pas trop, je trouve toujours quelque chose à faire pour remplacer ce monde d'évasion...

Tout du moins je m'exerce à trouver et y arrive avec plus de facilité, quand je ne me retrouve pas coincé dans un bureau avec de la musique d'un autre age qui hurle dans mes oreilles. Mon chef de service s'avère ne pas avoir, mais alors pas du tout, les mêmes gouts que moi en matières de musique, et je me demande bien s'il n'a pas un problème d'audition. Si encore le son de la petite radio ne grésillait pas dès qu'un téléphone portable se mets à vibrer dans les parages alors peut être cela serait différent... Quoi que j'en doute énormément. Enfin, j'y vois là tout de même un avantage certain, et peut être est ce là sa raison de mettre ce genre de chose à la portée de toutes les oreilles saines: il souhaite que nous travaillons vite, et le seul moyen de quitte se bureau, c'est d'avoir fini de trier. Je ne vois là que cette solution... un peu tirée par les cheveux j'avoue!
Enfin, je vais tout de même faire l'effort de vous montrer qu'elle n'est pas totalement sans fondement, puisque comme tous les matins je suis le premiers à finir de trier le courriers qui sont à destination des bureaux dont j'ai la charge, c'est à dire l'étage du dessus. Je ne suis que trop heureux de pousser mon petit chariot qui grince hors de cette petite pièce, c'est ma seule et unique victoire de la journée, de toute façon je ne vois pas ce qui pourrait m'arriver de mieux que sortir de ce foutu bureau bruyant. Mais mon bonheur n'est que de courte durée, déjà je subis la musique au combien détestable et répétitive des ascenseurs, il ne pouvait pas en mettre de ceux qui ne font aucun bruit, juste celui des rouages?!

Enfin je m'extirpe de là, totalement insouciant du danger qui bientôt me frappera, je pousse ma brouette de courrier, me dispensant totalement et avec bonheur de tout sourire poli, après tout, je ne suis pas là pour faire des politesses... Tout du moins je ne vois pas l'utilité d'en faire maintenant, je n'aurais rien à y gagner, peut être un café, et encore rien n'est moi sûr, je ne suis qu'un sous-fifre seulement digne de toucher le courrier. J'approche encore de l'endroit critique, je l'entends déjà hurler, c'est étrange comme ce bureau peut être un peu effrayant, je ne sais pas qui y travaille, enfin je connais son nom, mais je ne connais pas son visage, je connais sa voix aussi, je me demande parfois contre qui il peut bien hurler comme ça tout le temps... Et surtout comment fait cet homme pour pouvoir continuer à hurler toute la journée, tous les jours, sans perdre sa voix. Quel drôle de bonhomme, et étrangement ça me donnait un peu envie de le connaître, enfin de voir a quoi il pouvait ressembler, c'était certainement un vieux grincheux, mais la porte en verre du bureau était encore fermé, comme toujours me direz vous.
Je restais là un peu rêveur face à cette porte, je n'avais jamais de courrier pour lui, et je n'avais donc jamais l'opportunité de frapper à sa porte, était il l'oublié de la poste?! Ou peut être quelqu'un passait le chercher tous les matins avant même que je n'arrive, beaucoup de secrétaire le faisait pour leur patron, et ça n'aurait dès lors pas été surprenant.

Et parfois ce à quoi on ne s'attend pas, et je me retrouvais donc bientôt sur le chemin d'une jeune fille qui venait de sortir de ce même bureau, un gobelet de café brulant à la main. Si moi je rêvais, elle ne cessait de s'excuser où quelque chose dans le genre, je vous avouerais que sur le coup je ne l'avais même pas remarquer, et donc je ne saurais pas vous dire ce qu'elle était en train de faire. Par contre ce qui me ramena rapidement à la réalité, ce fut le café brulant que se renversa sur mon polo, une sorte d'électrochoc?! Totalement...

« Aish!!! Mais faites attentions, c'est super chaud votre machin!»

Les doigts ruisselant de ce café chaud, je tentais de garder loin de ma peau mes vêtements gorgeaient de la boisson odorante et brulante. Qu'aurais je pus faire d'autre à part regarder l'étendu des dégâts avant de jeter un regard plus que réprobateur à cette fille que je ne connaissais ni d'Eve, ni d'Adam, et qui d'ailleurs sortait de je ne sais où.