Tu pourris mon groove! [Piti frère]

La pendule accrochée au dessus de sa porte montrée déjà vingt heur et il n’avait pas encore fait la moitié des choses qu’il aurait due faire dans la journée, pourtant il n’avait fait que ça travailler encore et encore sans relever le nez une seule fois, sans même aller manger à midi… Ce système n’était pas le meilleur et il ne pouvait pas vraiment se dire qu’une fois qu’il aurait fini l’étude de tout ce paquet de dossiers multicolores il serait en paix… Bien sûr que non ça aurait bien évidemment était trop beau, beaucoup trop beau… Désespérant n’est ce pas ?! Et en plus de tout ça il avait mal aux yeux, un peu trop à son goût la fatigue commençant à faire son petit effet, et il ne pouvait évidemment pas compter sur sa secrétaire pour lui ramener une tasse de café ; elle devait être déjà partie depuis bien longtemps et lui n’avait pas tellement le courage de se lever pour ça.
Alors il se contenta d’un soupir un simple soupir avant de regarder une dernière fois son horloge. Il avait déjà pensé à la décrocher de son mur, elle avait tendance à le décourager un peu trop à son goût, mais là aussi il n’avait jamais vraiment eut le temps de le faire et puis il avait aussi eut cette étrange idée qu’il s’agissait d’un cadeau de son prédécesseur… Mouais, c’était bien là une étrange idée. Rien ne semblait vouloir le laisser travailler en paix chaque chose se mettant à le déranger petit à petit, entre le tic-tac de l’horloge le bruit de l’aspirateur de la femme de ménage qui passait dans le couloir, les pas assez lourds voir exagérés des personnes travaillant encore, comme lui, a l’étage du dessus et même la pluie qui s’abattait sur la vitre de son bureau… Non décidément rien n’était là pour l’aider.

« Allez Hikaru du courage ! »

Oh oui du courage il allait lui en falloir, mais il n’avait pas tellement envie d’aller le chercher au plus profond de lui et commençait à s’installer en lui l’envie de quitter les lieux en courant. Oh oui il y avait tellement plus de choses à faire en dehors de son bureau plutôt qu’à l’intérieur, et des choses beaucoup plus passionnantes que de traiter tous les dossiers qui trônaient sur son énorme bureau.
Faible. Oh oui qu’il était faible, véritable drogué aux plaisirs charnels il ne pensait déjà plus au travail, il ne pensait plus qu’a tout cet excès de débauche encore et encore. Il était temps de partir non ?! Ni une ni deux, il avait déjà la main posée sur son manteau qui était pendu sur le porte manteau qui trônait lui-même juste derrière la porte. Plus rien ne pouvait l’arrêter plus rien du tout du tout ! Porte fermée, il était temps de partir, de s’envoler, et on ne pouvait passer à coté de ce sourire un peu abruti qu’il arborait sur son visage, portant le sang irrigué encore correctement son cerveau… Enfin peut être n’avait il jamais été correctement irrigué, mais ça c’est une autre histoire n’est ce pas ?!
Que du bonheur de s’être extirpé de son bureau tout en sachant bien que le lendemain il devrait tout reprendre, que du bonheur de penser à toutes ses demoiselles dansant presque nues en face de lui, que du bonheur de sentir l’alcool lui bruler la gorge. Oh oui, tout était si bien, si génial…
Mais tout ne peut pas être génial et alors qu’il se trouvait encore dans le couloir il se retrouva bientôt tout près d’un garçon, d’un jeune homme qu’il connaissait sans vraiment le connaître, son frère. Non sérieusement manquait vraiment plus que ça ! Pourquoi fallait il toujours que ce genre de chose arrive dans les pires moments ?! Il aurait put partir de la quand problème toujours aussi guilleret, mais la ce n’était plus possible.

« Hé merde ! »

Qu’allait il bien pouvoir lui faire comme remarque ?! Aucune idée, mais peut être qu’avec un peu de chance il passerait à coté de lui sans rien dire, en le laissant en paix lui, son égoïsme et sa lubricité… Enfin ça ce n’était pas gagné. Finalement peut être aurait il mieux valu pour lui rester dans son bureau tout en continuant de bosser.

Marre, marre, marre ! Il en avait marre, ras le bol ! Ras la casquette de devoir faire des heures supplémentaires depuis le début de la semaine ! A croire que tout les directeurs de services de la boite c’étaient passés le mot pour faire travailler leurs stagiaires plus tard ! Grrr ! M’enfin, c’est pas pour ça qu’il faisait le boulot qu’on lui demandait…Certes, il travaillait et faisait ses heures supplémentaires mais tout le monde devait repasser derrière lui le lendemain. Ben quoi ? Vous ne pensiez tout de même pas qu’il était près à devenir le stagiaire modèle de son service lui qui n’en ramait pas une de toute la journée ? Et puis il avait simplement accepté parce qu’il ne voulait pas rentrer chez lui et croiser les autres membres de sa famille…D’ordinaire, il supportait mais en ce moment, il supportait moins et il n’avait pas vraiment envie de se prendre la tête avec qui que ce soit ! D’ailleurs, il pensait même à déménager dans pas longtemps…Enfin, il en rêvait étant donné qu’on ne le lui permettrait certainement pas et qu’on le ramènerait tout aussi vite à la maison !
Et zut ! Encore un bureau de fermé ! C’était quoi cette manière de fermer son bureau à clé ? Comment pouvait il distribuer ses notes de services si les portes ne s’ouvraient pas ? Il n’allait tout de même pas appelé le veilleur de nuit ou une femme de ménage pour qu’elle lui ouvre toute les portes non ? Et bien non…Parce qu’il ne distribuait tout simplement pas les papiers quand les bureaux étaient fermés…Ben oui…Il tire un peu au flanc le petit et il jeta même sa dernière enveloppe dans une poubelle histoire de bien montrer a son chef qu’il n’en avait plus en revenant…Et oui…Même le fils du patron fait ce genre de choses, y’a pas que les autres stagiaire qui font des bourdes et mettent des bâtons dans les roues de tout le monde. Lui aussi est très doué pour ça…

Nyaaah~ Il s’étira, avec cette enveloppe jetée à la poubelle, il avait fini sa journée et il pouvait tranquillement aller s’amuser maintenant ! Enfin, a supposer que son meilleur ami ne soit pas déjà rentré chez lui car trop fatigué d’attendre que monsieur ait fini son petit semblant de travail mais bon ! C’est donc ainsi qu’il accéléra le pas pour retourner voir si son directeur était encore dans le coin et lui annoncer qu’il rentrait chez lui et que tout avait été déposé comme convenue…Pour une fois, notez qu’il prenais la peine de traverser tout l’étage du bâtiment pour aller le prévenir ce qu’il ne faisais jamais d’habitude. Cependant…Dans toute crise il y en a toujours une plus grosse qui arrive et celle qui venait de sortir de son bureau pour partir était encore plus énorme que la crise des heures supplémentaires ! Non mais pourquoi il le croisait tout le temps dans des moment comme ça ? Moment où il se disait qu’enfin il en avait terminer avec cette boites et ses foutues règles ! Honnêtement, il aurait pu faire demi tour et partir comme si il ne l’avait pas vu. Sauf que son service se situait dans la direction où était son frère et il n’avait donc pas le choix que de le croiser. Surtout qu’il ne pouvait pas partir sans avoir récupéré ses affaires qui étaient bien évidemment…Dans son département et pas à côté de la sortie et des ascenseurs ! Enfin…Si il le fallait…

Il soupira et repris sa marche. Sa demie-seconde d’arrêt ayant suffit à lui remettre les idées en place ! Grrr…Voilà ! Si il ne lui disait rien, il pouvait passer à côté de lui sans s’en préoccuper mais monsieur avait tendance à rechercher le conflit avec son frère…Surtout quand il savait ce qu’il allait faire dans les minutes qui suivrait…Ben quoi ? Ils ne se parlaient peut-être plus vraiment mais Makoto connaissait tout de même un minimum son infâme frangin et il savait pertinemment que celui-ci ne rentrerais pas à la maison directement après son travail…Surtout vu l’heure qu’il était ! Maintenant, restait à trouver quoi lui dire…
Encore quelques pas…Encore un peu et le voilà arrivé à sa hauteur. Tient, il ne paraissait pas franchement heureux de le croiser le frangin…

« Et bien alors ! On ne dit plus bonsoir à son petit frère en quittant le travail ? »

Genre…De toute façon ils ne se parlaient plus depuis longtemps sauf pour râler et comme toujours, Makoto râlait souvent en premier histoire de bien faire sentir à l’autre qu’il était toujours très agacé de sa présence.

« Et puis tu as une mine affreuse, le travail d’avocat ne te réussit vraiment pas…Je devrais peut-être en parler aux parents pour qu’ils t’enlèves un peu de travail et revoient ta position au seine de l’entreprise non ? … Ah ! Je vais appeler papa pour voir ce qu’il en pense… »

Et hop, il passa à côté de son frère sans autre forme de procès. Bien évidemment, il avait une chance sur deux de voir l’autre réagir et à coup sur, il allait être frustré dans cinq seconde si son abominable frangin, ruineur de vie ne lui répondais pas mais bon…Il avait encore une bonne dose de persuasion et il était certain que si il appelait son père, il reverrait effectivement la dose de travail de son fils en engageant, peut-être, un autre avocat…Mouhahaha~ Les rêves avaient du bon parfois.

« Et bien alors ! On ne dit plus bonsoir à son petit frère en quittant le travail ? »

Croiser son charmant petit frère dans les couloirs n’était jamais une source de plaisir pour l’ainé des enfants Kawase. Oh non, le croiser cela voulait toujours dire qu’il allait lui parler, lui faire part de tout ses ressentiments, lui faire comprendre que rien ne lui plaisait dans le coin, et il tenterait bien évidement de le faire sortir de sa fonction d’avocat par tous les moyens, bref il montrerait bien tout ce dont il était capable, et Hikaru ne doutait pas que tous ses petits stratagèmes devaient bien fonctionner avec pas mal de monde… Et là ou il aurait put l’ignorer passer à coté de lui sans broncher, on retrouva l’éternel petit coté joueur de Hikaru, l’air ennuyé disparaissant sur un sourire au combien amical, voir aimant, que l’on aurait facilement attribué au grand frère modèle qu’il n’était bien évidement pas du tout… Enfin nous dirons tout simplement que cela faisait longtemps que cet espèce de lien familial qui aurait dut exister entre eux n’existait déjà plus depuis bien longtemps, c’était peut être même a se demander s’il avait vraiment exister un jour… Allez savoir.
Mais il était une chose qui était certaine c’était que les petites remarques de son charmant petit frère étaient toujours aussi incisives mais amusante à écouter pour un grand frère à qui il ressemblait certainement plus qu’il ne le pensait et le souhaitait.

« Oh ? C’est vrai ? Ne t’as ton pas bien élevé ?! Ne sais tu donc pas que c’est au plus jeune de respecté tes ainés ?! Si notre grand-mère était encore de se monde tu te serais déjà fait remonter les bretelles et sévèrement. »

Oh oui cette grand-mère que son frère ne connaissait certainement pas étant donné le jeune âge qu’il avait quand elle était morte, mais c’était une sacrée bonne femme qui avait souvent pourchassé Hikaru avec des balais pour les lui casser sur le dos quand il n’était pas correct, et on ne pouvait pas dire que le fils ainé des Kawase était un modèle de correction à cet âge là, et encore aujourd’hui malgré les remontrances que sa grand-mère lui avait prodiguait dans sa jeunesse, il restait toujours le même : Insolent, joueur, moqueur… Rien de bien respectueux. Enfin mine de rien après cette légère interaction, qui n’en était pas vraiment une, et ce bonjour qu’il n’avait toujours pas souhaité, il aurait bien voulu repartir dans cet ascenseur qui se trouvait non loin de lui, vers cette liberté qu’il pouvait presque touché du bout des doigts… Oui mais c’était bien sûr sans compter sur ce petit frère au combien casse pied qui l’en empêchait, bon sang mais pourquoi ses parents l’avaient ils élevé de cette façon ?! Pourquoi l’avait il élevé comme lui… Rhooo c’était désolant !

« Et puis tu as une mine affreuse, le travail d’avocat ne te réussit vraiment pas…Je devrais peut-être en parler aux parents pour qu’ils t’enlèves un peu de travail et revoient ta position au sein de l’entreprise non ? … Ah ! Je vais appeler papa pour voir ce qu’il en pense… »

Oh oui, il avait bien apprit sa leçon le petit, et il adoptait le même genre de réaction que son frère ainé. Décidément, il était bien rigolo ce petit gars, et Hikaru ne pouvait pas nier qu’il ferait un bien meilleur directeur que lui… Enfin si il se tirait un peu les doigts du trouffion et qu’il arrêtait de lui refiler ce qui serait sa future place, il fallait vraiment qu’il cesse de se faire des illusions ça n’arriverait jamais ! Mais le coté un peu têtu de son petit frère ne faisait que sourire Hikaru, et ce n’était là qu’une bien belle façade, au final c’était toujours la même rengaine un peu ennuyeuse voir même carrément rébarbative…

« Tu as bien raison fais donc, j’en ai bien besoin ! Mais je doute que notre père apprécie que tu le dérange durant ses vacances à l’autre bout du monde. »

Soulevant sa manche, il regarda sa montre avant d’afficher une mine désolée si ce n’est un peu déçus… Il aurait peut être dut choisir une carrière d’acteur, ça lui aurait peut être réussi, mouais non, mieux valait jouer la comédie devant un juge et des jurés, c’était beaucoup plus amusant. Bon ok, c’était un poil plus de la manipulation que de la comédie mais c’était pas comme si ça le dérangeait. Enfin passons, il remit sa manche correctement avant de poser son regard sur le dos de se frère qui se faisait la male.

« Après tout il n’est que trois heures du matin là où il est ! Je suis sûr qu’il en sera enchanté, il est connu que notre père adore partir en vacance pour se faire réveiller en pleine nuit par un de ses capricieux enfants ! »

Au moins il avait le mérite de bien se juger, mais il était réaliste sur le fait que des deux frères il n’était pas le plus capricieux. Bref, il n’avait toujours pas bougé de son petit couloir même s’il avait bien envie de se casser, mais que voulez-vous ça ne lui plaisait pas vraiment de laisser le dernier mot à son petit frère, tout ça parce qu’il était certain que celui ci s’enorgueillirait de ça durant un bon petit moment.

« Enfin devenir le grand patron ça me permettrait de refiler tout mon boulot à mon petit frère, le rêve n’est ce pas ?! »

Dernier petit sourire avant de faire quelque pas vers son frère, et de poser un bras autour de ses épaules, comme l’aurait fait un vrai bon grand frère aimant, un frère qui n’aurait pas cette drôle d’idée que de rendre la monnaie de sa pièce à ce petit con qu’était ce garnement. Un grand frère qui n’arborait pas une mine aussi sérieuse en parlant de se servir de ce frère pour faire tout le boulot qu’on lui refilerait s’il avait un jour le poste de directeur.

« On pourrait en discuter n’est ce pas ?! Je suis sûr que le titre de sous fifre… Hum non, d’esclave oui, de Hikaru Kawase t’irait à merveille, tu ne trouve pas ?! »

« Oh ? C’est vrai ? Ne t’as ton pas bien élevé ?! Ne sais tu donc pas que c’est au plus jeune de respecté tes ainés ?! Si notre grand-mère était encore de se monde tu te serais déjà fait remonter les bretelles et sévèrement. »

Au final, lui parler n’avait pas été une bonne idée. Rien que d’entendre le son de sa voix, il était déjà agacé et même plus qu’agacé mais bon…Il avait cherché en même temps et cette fâcheuse tendance à toujours vouloir mettre son frère en rogne finirait par le perdre. Surtout qu’avouons le, il n’y arrivait pas souvent pour ne pas dire presque jamais ! D’ailleurs il était plus souvent en colère que lui. A croire que sa haine se retrouvait malmené dés que son aîné ouvrait la bouche…Il se retrouvait comme un gosse a qui on vole ses jouets et il n’aimait vraiment pas ça. Il aimait tellement peu qu’il s’agaçait lui-même au point de se mettre des claques ! Enfin, maintenant qu’il l’avait alpagué, il ne pouvait décemment pas partir…Ou si, il allait faire semblant de partir en espérant trente seconde qu’il ne rouvre pas la bouche juste après lui. Le dernier mot, il le voulait ! Lui et pas un autre !

Et puis qu’est-ce qu’il en avait à faire d’une grand-mère dont il ne se souvenait même pas ? Ou alors si peu que ça ne le perturbait pas vraiment de ne plus en avoir…De toute façon, grand-mère ou pas, elle faisait partie de sa famille et il ne l’aimait donc pas, au même titre que les autres. Baaah~ Foutu frangin qui avait toujours réponse à tout ! Et il en rajoutait en plus au lieu de faire ce que tout homme intelligent aurait fait…Partir !

« Tu as bien raison fais donc, j’en ai bien besoin ! Mais je doute que notre père apprécie que tu le dérange durant ses vacances à l’autre bout du monde. »

Mais je doute que notre père apprécie ! Nyanyanya~ Il n’était pas encore assez idiot pour l’appeler maintenant mais dans quelques heures pourquoi pas ! Vous ne pensiez tout de même pas qu’il avait oublié la superbe notion de décalage horaire ?!

« Après tout il n’est que trois heures du matin là où il est ! Je suis sûr qu’il en sera enchanté, il est connu que notre père adore partir en vacance pour se faire réveiller en pleine nuit par un de ses capricieux enfants ! »

Makoto crispa sa mâchoire. Lui qui avait eu la simple envie de lui ruiner l’humeur, voilà que ça allait être a son tout ! Tel est pris qui croyais prendre comme on dit ! M’enfin, entre ces deux là, c’était toujours la même chose de toute façon. Ca commençais simplement et l’un ou l’autre finissait pas hausser le ton. Ou plutôt, Makoto finissait en hurlant sur un frère que sa faisait souvent plus rire qu’autre chose mais que voulez-vous…Il n’avait aucun self control en face de cette tête d’ampoule. Tellement pas de self control qu’il ne se retourna même pas, se contentant d’arrêter de marcher pendant quelques petites seconde avant d’avoir un petit rire mesquin.

« A moi la mauvaise éducation…A toi le neurone grillé ! Tu pensais vraiment que j’allais l’appeler tout de suite ? Il faut une mise en condition importante pour déranger notre père en vacances mais je suis certains qu’il prendra le temps de m’écouter si je lui annonce que tout ton travail te fait terminer à des heures impossibles de la nuit…Et puis, il finirait sûrement par revoir sa position sur l’accord passé de te laisser être avocat si c’est pour que son fils chéri à qui il a cédé un caprice aille mieux… »

Non mais. Le plus capricieux des deux, c’était sûrement le plus grand qui, pour ne pas se taper l’entreprise familiale à gérer, avait trouvé le moyen de faire un métier qui lui plait en vantant les mérites d’une carrière d’avocat aux parents inutiles qu’ils avaient…Makoto soupira. Il détestait se dire qu’il n’avait pas eu la chance de son frère. Si il était né en premier, il aurait pu choisir lui aussi ! FAVORITISME ! C’était purement et simplement du favoritisme surtout que, soyons réaliste, il n’avait vraiment pas l’étoffe d’un PDG d’entreprise surtout si elle portait sur la mode…Son frère, selon lui, avait beaucoup plus le profil et aurait dû être obligé de suivre cette voie plutôt qu’une carrière d’avocat !

« Enfin devenir le grand patron ça me permettrait de refiler tout mon boulot à mon petit frère, le rêve n’est ce pas ?! »

Nouveau petit rire alors qu’il lui tournait toujours le dos. Makoto l’attendait celle là…Et elle était arrivée assez vite pour une fois. Prévisible le frangin, tout aussi prévisible que lui. Comme quoi…Dans le fond, ils n’étaient pas aussi différents l’un de l’autre mais là n’était pas la question.

« On pourrait en discuter n’est ce pas ?! Je suis sûr que le titre de sous fifre… Hum non, d’esclave oui, de Hikaru Kawase t’irait à merveille, tu ne trouve pas ?! »

La main de son frère autour de ses épaules lui plu cependant nettement moins. Vade Retro Satanas ! Retournes dans ta débauche et sous tes dossiers et ne me touche pas.
Violemment, il retira la main de son frère avant de se retourner enfin vers lui. Enfin, autant qu’il le pouvait vu leur proximité et il lui décocha un regard noir suivit d’un sourire qui ne laissait aucun doute sur sa façon de penser. Voilà…Trois secondes et il était déjà plus qu’agacer par son aîné !

« Baka ! Qui voudrait un esclave comme moi ? Même le plus abrutis de tout les abrutis ne prendrait pas le risque de me donner quelque chose à faire…Ne t’ais-tu pas rendu compte que je n’étais bon à rien dans cette entreprise et qu’il ne tenait qu’a nos parents de m’y faire rester…Et puis tu auras tellement de plantureuses créatures autour de toi que tu n’auras franchement pas le temps de me donner du travail…As-tu oublié que ton cerveau fonctionne au ralentit quand une belle femme se trouve dans le coin ? »

Evidemment…Tout ceci n’était que pure fabulation. Makoto n’avait de toute façon aucune intention de rester dans cette entreprise. Pour le moment, il était juste stagiaire et courbait l’échine en attendant de finir ses études…Ensuite. Et bien ensuite il aviserait et il partirait en exil à l’autre bout de la planète ou dans une salle d’arcade pour ne plus avoir à supporter cette famille et le poids trop lourd qu’elle faisait porter à ses pauvres épaules.

« Si tu étais une belle femme peut être que j'aurais reprit le flambeau! Je serais même peut être tombé dans l'inceste pour tes beaux yeux... Pas de chance pour toi t'es qu'un vilain de petit morveux, et tu ne me donne pas du tout du tout envie de fantasmer sur tes courbes qui sont plus que plates! »

Mais qu’est-ce qu’il pouvait être agaçant ! A croire qu’il avait réponse à tout ! Le pire était qu’en tant que grand frère, il aurait dû éprouver un petit élan de compassion face à ce frangin qui voyait sa vie encadrée par le désir familiale mais non…Makoto aurait sûrement oublié à quel point il lui en voulait si son frère avait été capable d’être différent. De montrer un peu de gentillesse et même parfois de la compassion mais non…Hikaru était une enflure dans tout les sens du terme ! Pour Makoto il était plus qu’un déchet, c’était une raclure dont on n’arrivait pas à se débarrasser et ce par quelque moyen que ce soit. Quoi qu’il fasse, son frère restait toujours le plus fort dans leurs joutes verbales, Makoto perdait constamment et son cœur n’en ressortait pas grandit. Il se ratatinait même et l’aversion qu’il éprouvait pour son aîné grandissait alors un peu plus chaque jour.
Entre haine et admiration, il ne savait pas trop sur quel pied danser et ces sentiments le rendaient malades. Il avait l’impression d’étouffer un peu plus chaque jour, de s’enfermer dans cet endroit d’où il ne pourrait jamais sortir. Il n’y a pas à dire, cette tête de nœud l’agaçait au plus haut point. Lui, sa façon d’être, son sourire, cet humour qu’il lui balançait en pleine figure. Tout ça blessait le plus jeune beaucoup plus qu’il ne le laissait entendre. Jalousé son frère est un sentiment bien désagréable, surtout quand on le jalouse au point de le détester, de détester ce qu’il représente simplement parce qu’on arrive pas à l’atteindre.

« Tu as beau être le plus vieux, tu resteras toujours un sale gosse ! Mais comment arrive tu à dormir la nuit en sortant des horreurs pareilles ?! C’est ta nouvelle technique de drague ou simplement une pensée intestine qui te travail depuis tellement longtemps que tu en ressent le besoin d’en parler ?! »

Agacer. Ca oui, il était même plus qu’agacer et il lui fallu une bonne dose de sang froid pour ne pas hurler. Si il hurlait maintenant, il n’avait même plus une toute petite chance de gagner. Tout s’effondrerai encore devant lui comme un château de carte. Il s’en voudrait à lui-même d’avoir céder alors pour son bien, il résista. Tentant de garder un ton qui se voulait calme mais qui fut bien vite trahis par les tremblements de sa voix. Makoto allait se rendre malade de cette nouvelle altercation qu’il savait déjà perdue d’avance et pourtant, la prochaine fois, il remettrait ça, tentant de vaincre par pur sadisme sur ce frère qui avait bien trop d’emprise sur lui. Du moins, plus d’emprise que ce qu’il ne laissait entendre !

« Enfin, en attendant je peux toujours t'emmener avec moi, peut être te ferais je découvrir de nombreuses choses, et je me plongerais dans l'illégalité en te faisant boire alors que tu n'en as pas le droit! Ouh quel vil personnage que je suis, mais ce serait toujours un bon moyen de passer un bon moment entre frères, ou alors de me soutirer des informations compromettantes alors que je suis complétement saoul, et que je ne peux même plus mettre un pied devant l'autre. »


Infâme ! Pervers ! Sadique ! Dans tout ces mots se retrouvait son frère. Vil créature qui ne méritait au final pas beaucoup de compassion. Être abominable qui venait de ruiner sa vie et qui le lui rappelait chaque fois qu’il se regardait dans le visage.

« Et arrêtes de raconter des âneries ! L’envie d’exhiber ton idiot de frère est si forte que tu veuilles maintenant me traîner avec toi dans tes soirées de débauche ? Et bien soit…Emmène moi pour ce soir que je vois à quel point tu es pathétique quand tu boit un peu trop… »

Oh, c’était loin d’être une blague ! Makoto allait bel et bien suivre son frère si il ne revenait pas sur ses paroles. Il était si bien parti qu’il en oublia même son but premier d’aller prévenir son chef alors qu’il se tournait en direction des ascenseurs. Makoto pouvait être têtu par moment. Bonne pâte quand il ne s’agissait pas de sa famille aussi mais pour l’instant, il s’infligeait plus de souffrances qu’il ne pouvait en supporter et c’est là qu’on se dit que la fierté et la stupidité des hommes n’a aucune limite.

« Alors ? Tu comptes revenir sur ta proposition ? Te défiler comme tu t’es défiler de tes devoirs envers l’entreprise ? Peut-être que tu comptes me laisser toutes tes conquêtes pour cette nuit ? »

Pour accompagner ses mots, il trottina pour rattraper son asperge de frangin avant de lui décrocher un sourire nerveux et inefficace. La colère se voyait dans ses yeux, elle transpirait par les pores de sa peau et pourtant, il resterait dans l’ombre d’Hikaru, lui collant aux basques rien que pour lui pourrir un instant de bonheur. Les frères sont des horreurs, les petits frères encore plus !

« Je devrais dire bienvenue dans le monde des adultes?! Je ne sais pas si ça fait parti des choses qu'un grand frère se doit d'enseigner a son charmant petit frère encore tout innocent!»

Si Makoto n’avait pas été un minimum bien élevé, il lui en aurait collé une. Une si bien placé que son visage en serait ressorti tout rouge et tout bouffi ! Mais il se contenta d’enfoncer ses mains dans ses poches. Frapper son frère ne lui aurait rien apporté. D’ailleurs, il se ferait sûrement battre à plate couture si ils en venaient aux mains. Il n’y avait qu’a voir comment il se rétamait chaque fois qu’il lui parlait pour comprendre qu’il ne gagnerait jamais. Frapper son frère était donc hors de question, Makoto l’avait peut-être mauvaise mais il n’était pas totalement fou ! Du moins, pas assez fou pour s’en prendre physiquement à l’autre grande asperge qu’était son frangin !

« Urusei … »

Inutile de le répéter mille fois en haussant le ton. Une fois c’était bien suffisant et le ton traduisait tout aussi facilement ce qu’il avait au fond du cœur. Makoto avait son frère en horreur, c’était une épine qui lui filait le Tétanos chaque fois qu’il le croisait. Il sentait alors ses muscles se crisper et devenir rigides, son cœur loupait régulièrement des battements sous l’effet de la colère et de la surprise et il en arrivait parfois à se contorsionner en dansant d’un pied sur l’autre pour se contenir…Ouai…Hikaru déclenchait chez lui les signes du tétanos et alors ? C’était ce qu’il était ! une épine infectée qu’il fallait retirer mais qui détruisait toujours le corps une fois qu’elle y pénétrait. Une maladie mortelle qui aurait un jour raison de la bonne humeur de Makoto. Car oui…Tout le monde le sait, Makoto n’est comme ça que quand il rencontre son frère ! La bonne pâte ne prend pas quand elle croise son abominable ainé qui à brisé sa vie sans le moindre remords !

Tout en regardant son frère monter dans l’ascenseur, il repensait vaguement à ce qu’il avait un jour pensé de lui. Ce jour où il appris que son frère partait étudier aux Etats-Unis. Il en avait tout d’abord été malade, complètement malade ; comme tout cadet qui admire en secret son frère. Tellement malade qu’il n’avait d’abord pas tout saisi…Le fait qu’il doive remplacer son frère était venu bien plus tard se placer devant ses yeux. Alors que son père l’avait fait venir dans son bureau… Makoto avait cru mourir en apprenant qu’il n’aurait pas d’autres choix dans la vie que celui de prendre la suite du paternel. Il deviendrait un jour le PDG de cette entreprise et toutes les décisions de son futurs allaient être prise dans ce sens…Autant le dire, si son innocence n’avait pas déjà totalement disparue, c’était le cas ce jour là et il en fit les frais tout de suite. A partir de cet instant, il n’eut plus le droit de faire ce qu’il voulait, tant au niveau des études qu’au niveau du reste. Son avenir était scellé ! On le força même à devenir mannequin pour l’entreprise, un bien piètre mannequin quand on voit la mauvaise volonté dont il fait preuve quand il se trouve devant un objectif mais passons…Makoto avait changé ce jour là, il s’était mis à détester ce frère qui avait pourri sa jeunesse et la plus grande partie de sa vie et ça, ça ne changerais pas…Surtout que rappelons le, Hikaru ne montrait pas une seule once de remords…

« Alors ?! »

Sorti de ses pensées, il eu juste le temps de sauter dans l’ascenseur avant que les portes ne se referment. A cet instant, toute personne normalement constituée aurait fait demi tour en voyant d’ici le piège se refermer. Mais Makoto, têtu comme une mule, se contenta de suivre son frère comme il l’avait dit. Pas question que son frangin pense qu’il était un dégonflé, une poule mouillé dont il pourrait rire comme bon lui semblait quand il raconterait cette histoire à ses potes…Hors de question qu’il fasse les frais de ce genre de choses ! Non mais oh ! Il n’était pas un Kawase pour rien et aussi petite soit-elle, il avait aussi sa fierté bon sang !

« N’essaye même pas d’agir comme un grand frère…T’es tellement pourri de l’intérieur que tu n’y arriveras sans doute jamais ! »

Il ferma ensuite la bouche. Fixant la porte qui se refermait avant de sentir les mouvements de l’ascenseur. Pour sûr, Makoto se rendait compte de sa propre stupidité et il n’aimait pas vraiment ça mais bon…Il avait joué, il avait perdu et le voilà entraîné par son dépravé de frère. Une chose était sûr, il allait en voir des vertes et des pas mûrs ce soir mais c’était ainsi et il ne serait revenu sur ce qu’il avait dit pour rien au monde. Comme quoi, aussi différents qu’ils étaient, un fait était inéluctables. Ils étaient aussi têtus l’un que l’autre et aussi bornés que leur père ! Rien qu’en y pensant, un frisson lui parcourut le dos et ses mains s’enfoncèrent un peu plus dans ses poches alors qu’il tentait d’enfouir sa tête dans une écharpe…Echarpe qu’il ne portait pas et qui le fit râler intérieurement…Il allait être malade au moindre coup de vent à tout les coups !